Master of Puppets, sorti en février 1986 aux États-Unis, est le troisième album du groupe de thrash metal Metallica.
Ce fut un succès considérable : il resta parmi les meilleures ventes de disque durant 72 semaines, fut certifié platine (1 million d'albums vendus) aux États-Unis avant la fin de l'année 1986 et reçut au Royaume-Uni la distinction « gold » (disque d'or) le 4 novembre de la même année, et ce malgré le refus du groupe de diffuser leur musique à la radio ou à la télévision.
Il est aujourd'hui encore considéré comme l'un des meilleurs albums de l'histoire du metal. C'est également le dernier album sorti du vivant du bassiste Cliff Burton.
James Hetfield - chant, guitare rythmique
Lars Ulrich - batterie
Cliff Burton - basse, chœurs,
Kirk Hammett - guitare solo, chœurs
Extraits en écoute
- Battery
- C’est l’histoire d’un homme normal qui craque du jour au lendemain, et se met à tuer sans raison. L’intro acoustique du morceau, puis son interruption par les guitares saturées et le rythme effrené illustre bien cette folie soudaine.
-
- Master Of Puppets
- Ce morceau est la pièce maîtresse de l’album. C’est le premier morceau du groupe où l’on parle de la drogue. Elle parle elle-même à la première personne. Le consommateur est manipulé, sa vie est dirigée par la drogue. Au milieu du morceau, lors du break, la victime supplie son maître : « master, master, master… ».
-
- The Thing That Should Not Be
- Cliff Burton était un grand fan de H. P. Lovecraft. Mais très vite, il a passé le virus de la lecture des livres de ce maître de l’horreur aux autres membres du groupe. Ainsi, c’est James qui a écrit ce morceau inspiré du livre Dagon. L’histoire raconte le départ en bateau de quatre personnes d’une île de la Méditerranée et qui sont prises au piège par une tempête. Deux personnes sont tuées et les deux autres échouent sur l’île. Ils s’aperçoivent que ses occupants sont des « hybrides d’humains et de poissons ». Cette chanson est également la préférée de James Hetfield.
-
- Welcome Home (Sanitarium)
- Inspiré du film Vol au-dessus d’un nid de coucou, on retrouve ici un homme enfermé dans un asile. Il se demande pour quelle raison il est là. Plus le morceau avance et plus le narrateur devient violent. Cette impression est renforcée par l’accélération du tempo au fil du morceau. L’homme trouve son salut, à la fin, en tuant : « kill, it’s such a friendly word, seems the only way, for reaching out again » (tuer, quel mot doux, on dirait que c’est la seule façon pour retrouver le monde).
-
- Disposable Heroes
- Ce titre (littéralement « Héros jetables ») parle de la guerre, ses horreurs et ses conséquences, la manipulation, l’État qui envoie ses jeunes se faire tuer.
-
- Leper Messiah
- Chanson qui critique la religion et toutes les dérives sectaires en général. La mère de James, adepte d’une Église de Scientologie, est morte d’un cancer lorsqu’il avait 16 ans alors qu’elle refusait de se faire soigner, préférant mourir pour satisfaire le choix d’un certain « dieu ». Ce thème sera repris dans plusieurs futurs morceaux. Dave Mustaine affirme avoir composé le riff, bien qu’il ne fût jamais crédité.
-
- Orion
- Véritable épopée instrumentale composée par Cliff Burton, on ressent une influence de la musique classique que le bassiste écoutait beaucoup. En effet, il y a une véritable orchestration dans les différentes parties de ce morceau. Les solos de basse et de guitare qui apparaissent vers la milieu de la chanson était à la base la conclusion de Welcome Home.
-
- Damage, Inc.
- Un morceau violent, à l’image du thème de la chanson : la violence. L’intro du morceau est composée par Cliff Burton, avant qu’un violent riff arrive à la face de l’auditeur. Les paroles « fuck it all and fucking no regrets » seront réutilisées dans la chanson St anger.
-
Presque toutes les chansons de l'album semblent évoquer le thème d'hommes réduits à l'état de marionnettes (« puppets »), rendus esclaves par leur propre violence (Battery), la drogue (chanson-titre Master of Puppets), la folie et les asiles (Welcome Home), l'armée (Disposable Heroes) ou encore les prédicateurs religieux corrompus ou les sectes (Leper Messiah). La dernière chanson de l'album, particulièrement violente, est une incitation à rompre les chaînes qui réduisent l'humanité à l'esclavage.
Le groupe se permet de faire des chansons assez longues, Master of Puppets, Disposable heroes et Orion qui dépassent les 8 minutes.